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Certains des problèmes de santé mentale les plus courants de la société actuelle viennent sous la forme d’addictions. Ils sont définis comme des maladies chroniques, progressives, qui se développent et se manifestent sous l’influence de facteurs génétiques, psychosociaux et environnementaux (Morse & Flavin, 1992). Souvent, les addictions sont liées à l’utilisation d’une substance chimique telle que l’alcool, le tabac ou les drogues, pendant une longue durée, malgré les inconvénients sociaux, émotionnels et même physiques générés par cet abus.

DIAGNOSTIQUER L’ADDICTION

D’autres caractéristiques qui doivent être présentes lorsqu’on diagnostique une addiction sont: une augmentation progressive de la consommation de la substance respective, liée à une augmentation de la tolérance; un syndrome de sevrage spécifique à cette substance; l’utilisation répétée de la substance pour éviter les symptômes de sevrage; des tentatives répétées, bien que vaines, d’arrêter l’utilisation et l’abus de la substance; un niveau d’intoxication à la substance qui peut affecter les fonctionnalités sociales et professionnelles appropriées de l’individu lui-même, par exemple, en obtenant des résultats médiocres en raison de la diminution des capacités dans une certaine mesure due à l’utilisation de la substance au travail ou avant le travail (DSM IV, 1994).

Bien que les addictions les plus courantes soient associées à l’alcool et aux drogues, il existe d’autres types de comportements malsains qui peuvent suivre le modèle spécifique de l’addiction, tels que le jeu, la nourriture, l’Internet, la pornographie, le sexe, le travail, etc.

COMBATTRE L’ADDICTION

Échapper aux griffes de la dépendance n’est pas chose facile à accomplir. Il existe une multitude de programmes thérapeutiques qui visent à aider les personnes dépendantes à faire face à leur problème. Nous pouvons citer la thérapie cognitivo-comportementale, la thérapie du renforcement de la motivation, la thérapie de réseau social et comportemental.

Un type de programme qui existe depuis un bon bout de temps et qui montre encore de bons résultats, notamment dans le traitement de l’alcoolisme et de l’addiction aux narcotiques, est la thérapie d’aide en 12 étapes, plus communément appelée le programme des 12 étapes (Sellman, 2009).

L’HISTOIRE DU PROGRAMME DES 12 ÉTAPES ET LES POINTS FONDAMENTAUX

Le programme des 12 étapes est apparu comme étant une méthode de réhabilitation pour les personnes confrontées à l’alcoolisme, et a été initialement utilisé par Bill Wilson dans l’Association des Alcooliques Anonymes. Cette thérapie anonyme, où les gens n’utilisent que leurs prénoms lors des réunions, a connu une popularité croissante dans les années 30 et 40, au point qu’elle est aujourd’hui utilisée à l’échelle mondiale.

Comme son nom l’indique, ce programme aborde en 12 étapes les défis que l’individu accro doit surmonter pour entamer le chemin de la guérison.

Les 12 étapes accordent une grande importance à la reconnaissance du problème et à l’admission de l’impuissance de l’individu face à son addiction. Il est ensuite nécessaire de reconnaître l’existence d’une puissance supérieure qui peut renforcer et aider à surmonter ce problème. La personne doit également procéder à un examen attentif de son passé afin de prendre conscience des erreurs commises sur le chemin qui a conduit à ce point de non-retour.

Après cela, il est essentiel d’accepter l’aide de quelqu’un qui a vécu la même situation mais qui a réussi à la surmonter, c’est son parrain qui tient ce rôle. Avec ce parrain, la personne travaille sur la compréhension de ses erreurs et assume consciemment les conséquences, afin de ne pas les répéter. Enfin, il est important d’adopter un nouveau mode de vie dans lequel la spiritualité et la prise de soin des autres occupent une place centrale. Une fois rétabli, la personne s’efforce d’aider d’autres personnes ayant besoin de la supervision d’un parrain.

ADDICTIONS ET GUÉRISON : SPIRITUALITÉ, RENAISSANCE ET INDIVIDUALISATION

Ce programme a comme base les considérations de Jung, qui voyait l’alcoolisme comme un problème de l’ombre archétype, et qui a également donné assez de crédit aux alcooliques, pour intégrer et surmonter leur problème, en adoptant une réalité spirituelle, en rétablissant le contact avec la spiritualité, avec la Divinité, avec le Soi. (Johnston, (sous presse))

Donc, ce qui est extrêmement important dans ce programme, c’est l’idée de personnes s’unissant pour une lutte commune, ainsi que l’engagement personnel de chacun des membres, non seulement de renoncer à l’alcool, mais aussi de renoncer à toute forme de mode de vie malsaine, non spirituelle. Au cours du temps, de nouvelles idées ont évolué dans ce programme thérapeutique. Les individus n’apprennent pas seulement à embrasser une voie spirituelle, pour se débarrasser de l’addiction, mais ils apprennent également à percevoir le monde d’une autre façon. Les individus apprennent à réaliser qu’ils ont le contrôle sur les événements de leur vie, qu’ils sont responsables de leurs actions, qu’il est nécessaire de vivre ici et maintenant, pour atteindre véritablement le bonheur, qu’ils doivent s’accepter eux-mêmes, ainsi que les autres pour ce qu’ils sont. (Parker & Guest, 1999)

Des psychothérapeutes jungiens pourraient soutenir que l’alcoolisme est un problème de la vie dont vous pouvez tirer profit. Être en combat, la manifestation de l’ombre archétype de soi, une fois qu’il a intégré tout ceci, l’individu ne peut voyager qu’avec le vent dans le dos, autour de ce qui devrait être le but de la vie de tout le monde, l’individuation. Vue et perçue comme un défi à l’évolution spirituelle, que l’on comprend et assume, l’addiction cesse d’être une maladie et se révèle comme la possibilité de devenir un individu meilleur, plus complexe, plus présent et en général, plus heureux.

Ci-dessous se trouvent les 12 étapes, comme présentées dans l’Association des Alcooliques Anonymes :

  1. Nous avons admis que nous étions impuissants sur l’alcool, que nos vies sont devenues ingérables.
  2. Nous en sommes venus à croire qu’une puissance supérieure à nous-mêmes pouvait nous ramener à la raison.
  3. Nous avons décidé de confier notre volonté et notre vie aux soins de Dieu, tel que nous Le concevions.
  4. Nous avons courageusement procédé à un inventaire moral et minutieux de nous-mêmes.
  5. Nous avons avoué à Dieu, à nous-mêmes et à un autre être humain, la nature exacte de nos torts.
  6. Nous avons pleinement consenti à ce que Dieu élimine tous ces défauts de caractère.
  7. Nous Lui avons humblement demandé de faire disparaitre nos défaillances.
  8. Nous avons fait une liste de toutes les personnes à qui nous avons causé des torts, et avons résolu de leur faire amende honorable.
  9. Nous avons réparé nos torts directement envers ces personnes, partout où c’était possible, sauf lorsque ce faisant, nous pouvions leur faire du tort, eux ou d’autres.
  10. Nous avons poursuivi notre inventaire personnel et promptement admis nos torts dès que nous nous en sommes aperçus.
  11. Nous avons cherché, par la prière et la méditation, à améliorer notre contact conscient avec Dieu, tel que nous Le concevions, le priant seulement de nous faire connaître Sa volonté à notre égard et de nous donner la force de l’exécuter.
  12. Nous avons connu, comme résultat de ces étapes, un éveil spirituel. Nous avons alors essayé de transmettre ce message à d’autres personnes et de mettre en pratique ces principes dans tous les domaines de notre vie.

BIBLIOGRAPHIE :

American Psychiatric Association. (2000). Diagnostic and statistical manual of mental disorders. (4th ed., text rev.)Washington DC.

Johnston, D (in press), On Alcohol Addiction: The Imaginal and the Real, retrieved from www.davidbear.ca on 8th of June, 2011.

Morse, R. M. & Flavin, D. K. (1992), The definition of alcoholism, Journal of the American Medical Association, 268 (8), p 1012.

Parker, J. & Guest, D. L. (1999), The clinician’s guide to 12-step programs: How, when, and why to refer a client, Greenwood Publishing Group, Westport.

Sellman, D. (2009), The 10 most important things known about addiction, Addictions, 105, pp. 6-13, doi:10.1111/j.1360-0443.2009.02673.x

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